La gestion d’une organisation sollicite des intervenants
variés dont la collaboration apparait parfois comme une gageure. Les conflits
sont ainsi inhérents à la relation sociale. Simplement, il convient de les
gérer convenablement afin que les oppositions ne conduisent pas nécessairement
à un cataclysme. Le cataclysme en lui-même peut être à l’origine d’une remise
en cause de la part des parties en conflit, aboutir à une négociation à l’issue
de laquelle un juste milieu peut être trouvé.
La question en matière de négociation est la suivante :
qu’êtes-vous prêt à perdre pour gagner ? Mon expérience m’a permis de
comprendre que les conflits sont parfois salvateurs dans la mesure où ils
facilitent une prise de distance critique vis-à-vis de l’objet querellé…en
pratique, plusieurs intervenants contribuent à la gestion des droits fonciers
au Cameroun par exemple. Cet objet suscite de nombreuses controverses entre les
acteurs aux intérêts divergents ; Les entreprises affrontent les résidents
pour l’accès à une ressource rare locale (terre arable, eau potable, bois…)
sous l’arbitrage de la règle de droit parfois transformée en règle du plus
fort. En effet, les résidents (dans ce groupe, l’on distingue les autochtones
des allogènes) constituent une communauté parfois non homogène et parfois
affaiblie devant la collusion des entreprises et des représentants publics. Cet
état de fait trouve sa source dans le caractère limité de la règle de droit en
matière de protection des droits fonciers des citoyens au Cameroun. Nous pouvons
même parler d’une absence de directives légitimes en matière foncière au
Cameroun.
La raison en est probablement la diversité des influences
culturelles (locales et franco-anglaise) en la matière, voire aussi une volonté
politique réduite ou frileuse. Négocier en mobilisant une médiation, perdre
pour gagner, tout cela nécessité un référent, un référentiel, lequel reste
malgré tout à construire non pas uniquement à l’échelle camerounaise, mais bien
à l’échelle internationale comme le suggère l’actualité des accaparements de
terres pour les investissements agro-industriels en Afrique. Les alternatives
ouvertes par une gouvernance socialement responsable des territoires, en
construction, pourrait contribuer à trouver des solutions opérationnelles à un
changement climatique réel bien qu'
Eau, une ressource rare à négocier |